L et J Histoire d’amour (ep3): Dis-moi ne sommes-nous plus ensemble? Une petite Catalane♥️

L. et J., Poésies et Histoires d’amour❤️

18-08-2022 • 9 minutes

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L et J Dis-moi, pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(3): Une petite catalane♥️

Je ne me rendais compte de rien. J’avais les yeux fixés sur mes pensées pour paraphraser Victor Hugo. L’ascenseur aurait bien pu me ramener dans la réalité que je n’aurais rien remarqué. Je me demandais pourquoi j’avais répondu que j’étais désorganisé. Le filou de psy avait quand même réussi à mettre le doigt sur quelque chose: organisation, projet, construction. Ce triptyque avait bien manqué. Si on pouvait vivre d’amour et d’eau fraîche dans l’onirisme, dans la réalité il fallait du concret. Nous vivions correctement, mais elle aspirait à plus. J’aspirais d’ailleurs aussi à plus, mais je n’y mettais pas les ingrédients.

Et c’est plongé dans le film de mes errements que je me réveillai sur la rive d’une île. Elle semblait sortir des Antilles. L’ascenseur me déposa au bord d’une plage de sable d’or, belle et sauvage. L’eau topaze s’écoulait dans le vide de l’univers en se désintégrant dans des volutes d’écume blanchâtre. Ébahi, je mis pied sur le rivage. Le sable était chaud sans trop l’être, et ses grain d’une douceur infinie. On eût dit des billes de soie qui voletaient entre les orteils.

J’aperçus en levant les yeux une maison de bois sur pilotis. Sur la large terrasse qui l’entourait, près de l’escalier qui y montait, je vis une forme humaine. Elle paraissait me regarder. En me rapprochant, je pris conscience que l’humain était une femme. Elle descendit pour venir à ma rencontre. Et je fus abasourdi, plus encore que lors de mes deux précédentes étapes.

La personne que je distinguais maintenant clairement, je la connaissais, ou plutôt l’avais connue dans une autre vie. C’était ma petite Catalane, la seule autre femme que j’ai aimée. Depuis nos vingt ans, elle n’avait pas changé: les cheveux noirs de geai, les yeux bleus magnifiques irisés d’or, les tâches de rousseur synonymes de bonheur, et un sourire a faire pâmer les cœurs… et en plus elle me souriait comme le premier jour où nous nous étions embrassés!

« - Comment vas tu J.? me salua-t-elle avec une petite voix.
- Cela dépend des jours, mais je crois qu’on en est tous là. Et toi? Tu n’as pas changé malgré les années, dis-je en un soupir de sourire.
- C’est parce que nous sommes en rêve que tu me vois ainsi. Mais toi non plus tu n’as pas beaucoup changé, et je te vois comme tu es. Tu mets du temps à vieillir du moins extérieurement. Suis-moi, m’intima-t-elle tendrement. »

Et je la suivis vers la maison sur pilotis. En montant derrière elle l’escalier, je pus une nouvelle fois admirer son fessier autrefois tant désiré dessiné par un pantalon souple en lin, comme elle en portait autrefois. Elle me guida sur le devant le terrasse. D’un geste, elle m’invita à m’asseoir sur un fauteuil en osier, typique des régions tropicales. Elle s’assit sur le deuxième à côté de moi. Nous étions face à la mer, face à la jetée. Le regard portait sur horizon sidéral, une cascade d’eau dans un océan de vide au décor d’étoiles. J’avais le coeur apaisé.


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