12-05-2023
À la Une: le suspense des élections en Turquie
Elles sont en première page du South China Morning Post, avec cette question : « Une opposition divisée peut-elle arracher le pouvoir à Erdogan après 20 ans ? »Et poser la question, c'est déjà donner la réponse à la lecture de ce papier d'un chercheur au Centre d'études arabes et islamiques de l'Université nationale australienne, mis à la Une ce matin par le quotidien chinois.Pour lui, « de nombreux citoyens turcs souhaiteraient que de nouvelles politiques sortent la Turquie de l'une des crises économiques les plus graves qu'elle ait connues au cours des deux dernières décennies ».Mais « il existe des différences significatives dans la position de chaque parti, ce qui conduit à se demander quel changement peut être attendu même si Erdogan est vaincu, même s'il emporte l'alliance nationale, fondée par des forces nationalistes et conservatrices », dont le leader Kemal Kilicdaroglu apparaît comme le principal rival de l'actuel président.L'une des plus grandes promesses faites par cette alliance « est de ramener le système politique présidentiel turc à un système parlementaire » mais aussi « réparer les liens avec l'Europe, qui se sont fortement détériorés sous le règne d'Erdogan ».Cette promesse pourra-t-elle être tenue ? « Le parti d'Erdogan est devenu très influent dans la politique intérieure et étrangère, ce qui signifie que son empreinte ne disparaîtra pas immédiatement, même s'il n'est pas réélu. Au contraire, Erdogan aura un héritage social, économique et politique durable pour la Turquie et ses voisins », conclut Khalid Al Bostanji dans son article également publié par The ConversationDoit-on s'attendre à des violences postélectorales en Turquie ?C'est en tout cas ce que craignent beaucoup de médias étrangers, relève le quotidien libanais L'orient-Le Jour. « Manifestations violentes de la part de ses partisans, contestation de la véracité des résultats ou du processus électoral… D’aucuns semblent prédire que la transition - si, elle a lieu - ne se fera pas aussi paisiblement que le processus démocratique le voudrait » et, analyse la journaliste, « les déclarations ministérielles du gouvernement actuel font effectivement penser que le Parti de la justice et du développement, l’AKP de Recep Tayyip Erdogan, prépare le terrain pour contester une éventuelle défaite ».Mais elle donne aussi la parle au chef du bureau Turquie de l'agence de presse Middle East Eye, basé à Ankara, pour qui « les discours sur une contestation des résultats électoraux par l’AKP dans l’éventualité d’un revers ne se retrouvent que dans les médias occidentaux. »La plupart des médias turcs, comme TRT World, Hurriyet Daily News ou le Daily Sabah, ne mentionnent pas cette possibilité, analysant davantage le paysage électoral, la place des jeunes dans celui-ci, les chances de succès des différents partis, l’effervescence de la Turquie à l’approche du scrutin et les évolutions des campagnes. Le média turc pro-gouvernement Daily Sabah a été jusqu’à accuser les médias occidentaux, comme le Washington Post, Le Point, Der Spiegel et Foreign Policy, d’être excessivement biaisés dans leur critique de Recep Tayyip Erdogan, et de fomenter ainsi la victoire de l'opposition.De fait, Kilicdaroglu est surnommé le « Gandhi turc » depuis sa marche pour la paix en 2017, un surnom, flatteur, repris encore ces derniers temps dans de nombreux médias.Exemple encore aujourd’hui, par le quotidien italien Corriere Della Sera, qui invite à faire connaissance avec « le Gandhi turc qui défie Erdogan dans sa cuisine » via une vidéo de Corriere TV.Les Jeux olympiques de Paris 2024 et la Seine intéressent le New York TimesRéussir à obtenir une place est déjà une épreuve, sinon olympique, au moins de patience, mais ces JO on les promet « grandioses » dès la cérémonie d’ouverture le long de la Seine. « Considérée par beaucoup comme le fleuve le plus romantique du monde », écrit le New York Times, « la Seine est aussi malodorante, trouble et, après les samedis soir, bordée de résidus sales de fêtards. Et Lors de gros orages, les eaux usées jaillissent le long des berges. C'est pourquoi de nombreux Parisiens - même certains travaillant sur le plan de natation officiel - sont consternés à l'idée de plonger dans la rivière. »Or, poursuit le quotidien new-yorkais de référence, « un élément clé pour que Paris emporte ces jeux était d’accueillir des évènements SUR le fleuve, mais aussi DEDANS. »« Sauf que pour tenir cette promesse d’une voir navigable suffisamment propre pour que les nageurs olympiques puis les Parisiens puissent y nager, le travail était plus important que quiconque ne pouvait l’imaginer », note la correspondante parisienne du journal, Catherine Porter, qui a rencontré beaucoup d’acteurs très impliqués pour ce qui reste encore un pari, malgré un ambitieux plan de canalisation à découvrir dans ce long article du New York Times Le New York Times qui comme les autres titres de la presse américaine parle beaucoup d'immigration avec la fin du titre 42, mais là, rendez-vous sur la page rfi.fr la tranche Amérique et sa revue de presse. Le sujet y est largement traité.