Le Centenaire

Les Poésies d’Héloïse

07-05-2019 • 1 minute

Poème de Louis Delorme

C’était un arbre centenaire
Qui ne comptait plus les années :
Il disait : « À quoi bon s’en faire,
Je suis mûr pour la cheminée !
Des feuilles, j’en ai bien trop lu,
Que pourrais-je savoir de plus,
Si je passe un printemps encore
Auprès des autres sycomores ? »

Alors il a laissé le froid
Engourdir lentement ses veines
Et mettre à vif toutes ses peines
Et clouer ses branches en croix ;
Heureux d’aimer, mais las de vivre,
Pour la toute dernière fois
Il a fleuri dans le grand bois
Des milliers de perles de givre.