IMPACT POSITIF L'EMISSION - Banlieues Climat - Feris Barkat : amener les enjeux de la transition dans les quartiers

IMPACT POSITIF - les solutions existent

22-10-2023 • 9 minutes

  • Féris Barkat est le co-fondateur de Banlieues Climat, une association qui n’a même pas un an mais qui a su se faire remarquer jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Objectif : former des jeunes, et amener ces thématiques au cœur des quartiers.

Féris Barkat est un homme pressé. A 20 ans, devant l’urgence écologique, il a suspendu ses études à la London School of Economics pour lancer son association Banlieues Climat et cette dernière année, un peu folle, lui a donné raison. Rapidement, grâce à ses arguments, grâce au travail de ses co-fondateurs et grâce aux instances mises en place par le gouvernement (Rencontres Jeunesse à Matignon, Conseil National de la Refondation), il a su faire mouche et convaincre. Ses formations sont à présent certifiées par le ministère de l’Enseignement Supérieur. Quels sont ses arguments ? Ils sont simples : ne laisser personne de côté dans cette transition écologique qui arrive et qui va structurer nos vies à toutes et tous : « Si demain la transition est partout, et ce sera le cas, tu vas devoir t’adapter au changement. Si la société se transforme, cela veut dire qu’il y aura des opportunités, des émancipations possibles à travers la question écologique. L’idée, c’est de dire que nous, les quartiers populaires, on veut profiter de cela et essayer de s’émanciper à travers cette transition écologique ». Ce qui plaît aussi chez Féris Barkat, c’est qu’il parle de l’écologie différemment, dans un récit mobilisateur qui embarque tout le monde. Il aime parler d’ « écologie populaire », et être dans le concret des sujets : la santé, l’alimentation, les logements, les espaces verts. Parler sobriété à quelqu’un qui n’a rien, cela ne marche pas, déclare-t-il en substance. Surtout, il propose autre chose à ces jeunes, et il fait en sorte que ceux-ci ne se résignent pas à la « place qu’on veut leur donner ». Il n’y a pas que le rap et le football dans les quartiers, dit-il. « Voir des jeunes arriver en jogging, avec leur manière de parler, mais qui maîtrisent tous les chiffres, c’est inattendu, lance-t-il. Ces jeunes sont autant capables voire plus que les autres ».