IMPACT POSITIF L'EMISSION : Luc Jacquet : " Voyage au Pôle Sud", retour en Antarctique, 30 ans après

IMPACT POSITIF - les solutions existent

24-12-2023 • 7 minutes

  • Luc Jacquet a effectué sa première mission au Pôle Sud en 1991. Depuis, il n’a cessé de vouloir y retourner. Ce film « Voyage au Pôle Sud » est un hommage à cet endroit unique, sauvage et hostile, qui subit plus qu’ailleurs les effets du réchauffement climatique. Rencontre.

Luc Jacquet nous transporté avec ses films, il nous a fait rêver mais aussi prendre conscience du merveilleux, de la grandeur de cette nature, de sa beauté et sa fragilité. Dans sa filmographie : « La Marche de l’Empereur », Oscar du meilleur documentaire en 2006, mais aussi « La Glace et le Ciel » qui retrace le parcours du glaciologue Claude Lorius, un pionnier, l’un des premiers à avoir fait le rapprochement entre réchauffement climatique et concentration de gaz à effet de serre. Mais en 30 ans, il a également vu cette nature changer, sous l’effet du dérèglement climatique. On sait que les Pôles se réchauffent deux à quatre fois plus vite qu’ailleurs sur la Terre. Il se désole de ne pas avoir réussi à sensibiliser davantage l’opinion publique. « J’ai contribué, dit-il, mais malheureusement, pas assez. J’ai su, mais je n’ai pas alerté assez fort ». Du haut de son expérience, que dit-il aux jeunes ? Il faut retrouver le chemin de la Nature ! Quid de la notion d’émerveillement, de plus en plus mis en avant par les scientifiques ? « Peut-être que quand on est à court d’argument, l’émerveillement est quelque chose à réinviter et à retrouver. » « Voyage au Pôle Sud » est un film récit dont il est le narrateur. Un film poétique, en noir et blanc où chaque image est léchée. Pour Luc Jacquet, quand on a accès à ce genre de paysage, la moindre des choses, c’est de le partager. Objectif de ce dernier opus : montrer à voir ce que lui a vu profondément, au fond de son coeur. Ce film est aussi un manifeste, car « la beauté aujourd’hui, on en a besoin », explique le réalisateur. Selon lui, on a besoin de vivre dans un environnement qui nous inspire et qui nous fait du bien. Et il conclut : « Je veux que les gens sortent de la salle en ayant pris l’air, en ayant fait un grand voyage, et senti les vibrations de ce monde ».