IMPACT POSITIF L'EMISSION - "La Ferme des Bertrand", 50 ans de la vie d'une ferme

IMPACT POSITIF - les solutions existent

11-02-2024 • 9 minutes

En pleine crise agricole, le film « La ferme des Bertrand » est sorti au cinéma. Il raconte l’histoire d’une ferme de Haute-Savoie sur plusieurs générations. Un film émouvant aux personnages attachants, un film sur le sens du travail et de la vie, et qui donne à voir la réalité des campagnes. Rencontre avec Gilles Perret, le réalisateur.

Si la date de sortie du film était fixée depuis longtemps, l’actualité a permis de le mettre en valeur. Avec des tracteurs qui sont allés jusqu’à Bruxelles et des agriculteurs venus crier leur colère. Colère contre des règles injustes, colère contre le fait de ne pas pouvoir vivre de son travail. Gilles Perret, lui, a voulu raconter une autre histoire, celle de trois frères qui ont tout donné pour leur ferme, sans doute trop, mais qui, au terme d’une vie de labeur, sont fiers du travail fourni, fiers également d’avoir pris soin de la nature autour d’eux. Leur ferme est une affaire qui marche, mais pourquoi ? Parce ce qu’ils sont dans une zone d’appellation d’origine protégée. Leur lait sert à fabriquer du Reblochon; ils le vendent deux fois plus cher car ils sont astreints à un cahier des charges bien précis. Des règles qui protègent ? Cela fait réfléchir dans le contexte actuel et alors que l’UE est en pleine négociation pour signer le Mercosur : « Il faut aussi raconter les belles histoire » nous explique Gilles Perret, le réalisateur, « Les AOP, c’est très intéressant, on fait du protectionnisme sur une zone géographique, avec des règles assez contraignantes mais qui contribuent aussi au respect de l’environnement, et grâce à cela le revenu des agriculteurs est conséquent. Ici, c’est la règle qui sauve les agriculteurs ». Gilles Perret est un habitué de ce genre de cinéma, réalisateur de « La Sociale », « Ma mondialisation » ou encore « Debout les Femmes », c’est un cinéma social qui cherche à avoir un impact sur la société. « Je fais en sorte que mes films servent à quelque chose. On emmène le spectateur par les émotions, et cela reste positif, le spectateur ressort avec la banane et je pense qu’il sera peut-être plus à même de changer les choses ou en tout cas de proposer des choses pour améliorer les conditions de vie de tout le monde ».