Épisode #6 - Claudia Senik - Peut-on s’entraîner à être heureux ?

SYSTÈME 2

08-12-2021 • 1 h 5 minutes

Peut-on mesurer le bien-être ? Pourquoi les Français ont-ils la réputation de broyer du noir ? L’argent fait-il le bonheur ? Les réseaux sociaux nous condamnent-ils à être malheureux ? Est-il possible d’être à la fois ambitieux et heureux ? Comment parvenir à prendre les décisions qui nous font du bien ?


Claudia Senik, spécialiste de l’économie du bonheur, travaille sur toutes ces questions depuis plus de 20 ans. Elle est aujourd’hui Professeur à la Sorbonne et à l'École d'économie de Paris, Chercheur associé à The Institute for the Study of Labor et directrice de l’Observatoire du bien‐être.


Dans cet épisode, Claudia et Guillaume Piard s’interrogent ensemble sur les recettes du bonheur. Si vous n’avez encore jamais entendu parler de l’économie du bonheur, vous découvrirez :


- Qu’en étudiant le décalage entre le bien-être anticipé lors d’une prise de décision et le bien-être effectivement ressenti au terme de nos actions, nous pouvons en apprendre beaucoup sur notre cerveau et nos biais cognitifs.


- Qu’il existe des techniques de recherche pour “mesurer” le bonheur, en objectivant la manière dont nous percevons nos conditions de vie.


- Que les réseaux sociaux rendent l’image de soi dépendante du regard d’autrui, et s’opposent donc à l’autonomie nécessaire au bonheur de chacun.


- Qu’il existe de grandes différences culturelles de perception du bonheur selon les pays … Et que les Français font partie de ceux qui voient plutôt le verre à moitié vide.


- Que si l’argent ne fait pas le bonheur, la perception de notre niveau de vie y contribue. Tout comme d’autres facteurs importants : la présence de notre entourage, le régime politique de notre pays, le fait d’avoir un emploi, l’organisation de l’espace public qui nous entoure, les conditions de (télé)travail …


Claudia partage également ses conseils pour faire face aux deux grands phénomènes qui peuvent nuire à notre bonheur.


1- L’adaptation : “l’écart entre nos exigences et nos conditions d’existence est délétère pour le bonheur. Pour être heureux, il faut agir sur notre propre niveau d’exigence, notre benchmark personnel, lutter contre le fait d’être blasé.”


2- Les comparaisons : “le plaisir qu’on retire de quelque chose ne vient pas du niveau de ce que l’on a, mais de l’écart entre ce niveau et celui de notre groupe de référence. Il faut donc s’abstraire des comparaisons c’est un réel exercice mental ! ”


Dans cet épisode, on parle notamment de :


L’article de Daniel Kahneman et Richard Thaler, Anomalies: Utility Maximization and Experienced Utility">Anomalies: Utility Maximization and Experienced Utility (paru dans The Journal of Economic Perspectives).

Les travaux du psychologue Mihály Csíkszentmihályi">Mihály Csíkszentmihályi
L’étude annuelle World happiness Report">World happiness Report menée par Gallup.

L’enquête sociale européenne">enquête sociale européenne, menée tous les 2 ans.

La note du Conseil d’analyse économique, Territoires, bien-être et politiques publiques">Territoires, bien-être et politiques publiques

Mais aussi de quelques travaux de Claudia Senik">Claudia Senik :


Son article Is man doomed to progress">Is man doomed to progress, paru dans Journal of Economic Behavior and Organization

Son article Ambition et jalousie">Ambition et jalousie, paru dans La Revue Economique

Son livre L’économie du bonheur ">L’économie du bonheur.

Son livre Bien-être au travail : ce qui compte">Bien-être au travail : ce qui compte.

Son livre Les Français et l’argent">Les Français et l’argent.


Et de sa recommandation culturelle du moment : La seconde surprise de l’amour">La seconde surprise de l’amour, de Marivaux, une très belle pièce sur le duel entre raison et émotion !