Chronique du 18/10/2023 sur RLP 102.3FM
Stéphane Lambert : La fameuse lutte contre les abus sexuels et le terrorisme ! Après l’Angleterre et les débats de l’Online Safety Bill, l’Union Européenne se place de plus en plus dans une logique de surveillance de masse en temps réel et tente de se diriger vers la fin de la confidentialité de la correspondance numérique. Le projet supposé être voté ce mois-ci aurait pour conséquence le filtrage et l’analyse en temps réel de toutes les conversations en ligne, ainsi que de tous les emails pour tout le monde sans passer par une ordonnance du tribunal ni même d’avoir le moindre soupçon pour quoi que ce soit.
Pour rappel c’est déjà le cas pour tous les courriers postaux qui sont effectués via les services en ligne de la poste. Incidence, si un algorithme classe le contenu d’un message comme suspect, les photos privées ou intimes pourront être consultées par le personnel et les sous-traitants de sociétés internationales et les autorités policières. Quand on sait que dans ces services (dont la majorité des agents sont des bac+2, certain moins, et qu’il y a pas mal de turn over), et qu’on adore s’envoyer des photos de gens dans des circonstances qui font rire bêtement, ça risque de vraiment devenir le boxon.
Autre incidence, si vous vous amusez à placer les bons mots clés dans vos conversations et messages, vous pourrez déclencher des enquêtes et des soupçons sur les personnes ciblées.
Et comme ces rapports pourront être remis à d’autres pays sur demande (suivez mon regard), notamment des pays qui ont déjà nos email, nos contacts professionnels, nos contrats, et tout ce que l’on fait au niveau économique, ce sera la porte ouverte pour tous les services de renseignements et les pirates (qui évidemment, ne se libèrent jamais de ces choses-là), sur toutes les conversations et tous les courriels. Et tout ceci, nous dit-on, pour lutter bien évidemment pour les enfants, contre la pédophilie, et contre le terrorisme.
Est-ce que quelqu’un a un avis sur le sujet ?
Patrice Wallet : Alors un avis, pas sur ce que tu viens de dire, mais je rebondirai sur le problème de la confidentialité. La confidentialité professionnelle est un sujet qu’on aborde peu, mais qui est plus qu’important parce qu’on a une confidentialité industrielle, une confidentialité technologique, une confidentialité concurrentielle… Et le fait de pouvoir être écouté simplement aujourd’hui par des technologies assez simples et avec des organismes qui revendent en plus les données, pose un gros problème pour pas mal d’entreprises françaises qui se posent la question d’ailleurs pour certaines si elles restent sur le territoire français, parce que c’est un domaine et c’est un sujet pour eux. La confidentialité peut être la clé pour développer une entreprise, ou la crasher.
Stéphane Lambert : Absolument. Il faut d’ailleurs savoir que via le Patriot Act, tout ce qui rentre sur le territoire américain est consultable par les américains. Donc je suppose que tous les gens qui utilisent les produits Microsoft ou Google en ligne savent que les informations, leurs agendas, leurs contacts professionnels, donc leur activité économique est ouverte aux personnes bien renseignées aux USA, qui partagent avec Israël et l’Angleterre. Donc il faut en être conscient, et c’est comme tu le dis. On sait d’ailleurs que Google ouvre une société par semaine quasiment depuis plusieurs années, et ne se lance pas dans certains secteurs, justement pour ne pas crasher l’économie mondiale.
Alors pendant cette semaine, pourtant, j’ai regardé un film polémique : Sound of Freedom, dont on a beaucoup parlé durant l’été parce que soi-disant c’était pas bien, c’était complotiste, tout ça et tout et tout.
Donc je l’ai regardé, et je n’y ai rien trouvé de polémique.
Il s’agit d’un film policier, d’action, de cinéma, où un agent des services US fait libérer des enfants victimes de la traite à la frontière US/mexicaine, et puis il démissionne,