Citation expliquée: « Il y a la nature qui est la chose que dieu fait immédiatement… », Hugo, 1840.

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Citations célèbres expliquées: « Il y a la nature qui est la chose que dieu fait immédiatement et il y a l’art qui est la chose que dieu fait à travers le cerveau de l’homme. », Faits et croyances, Hugo, 1840.

Dans son ouvrage Faits et croyances, Hugo réfléchit à la coexistence de la foi divine ainsi que des vérités apportées par les sciences ou la philosophie. Romantique de son époque, il croit en Dieu, notamment à travers l’observation des merveilles de la Nature, mais remet en cause l’institution catholique. Il est plus déiste, penseur de Dieu que dévot et pratiquant.

La citation prend la forme d’un parallélisme avec la répétition de la locution impersonnelle « il y a », qui donne un caractère universel à la pensée énoncée. Le parallélisme semble au premier abord antithétique, semble opposer la nature à l’art. Seulement, derrière la main de Dieu est commune.

Il y a la nature qui est la chose que dieu fait immédiatement. L’adverbe immédiatement doit se comprendre dans le sens « sans intermédiaire ». Effectivement, dieu créa en premier la Nature: le ciel, la terre, les animaux… Il les façonna lui-même selon la Genèse. D’un point de vue philosophique, la nature est tout ce qui existe en-dehors de l’action humaine, qui n’est pas fabriquée par l’homme. Selon la croyance de chacun, elle existe par elle-même ou par la création divine.

En dernier, dieu créa l’homme. D’après la citation, ensuite il y a l’art qui est la chose que dieu fait à travers le cerveau de l’homme. La conjonction de coordination et parait marquer un rapport de conséquence, comme si un des rôles assignés à l’homme par dieu était celui de produire de l’art. Le terme art semble ici se comprendre au-delà de l’esthétisme comme toutes les créations humaines représentatives, ornementales, abstraites, concrètes ou techniques. On pourrait en philosophie employer le terme « culture », qui définit tout ce qui n’est pas nature, tout ce qui est créé par la main et l’esprit de l’homme.

L’évocation du cerveau montre d’ailleurs qu’Hugo ne parle pas juste des arts comme la littérature, la musique, la sculpture, la peinture, la danse ou l’architecture, mais bien de l’ensemble des productions humaines, de l’art et de l’artisanat. La citation laisse effectivement le coeur, l’inspiration de côté. Alors, l’homme apparaît comme un média, un intermédiaire, un outil de dieu pour continuer à façonner le monde qu’il a créé, pour construire à partir de la nature donnée.

Finalement, la nature et l’art sont deux créations divines. La première est faite directement, la seconde suppose l’emploi d’un outil, le cerveau de l’homme. Hugo voit la main de Dieu en toutes choses, et un rôle secondaire pour l’homme seulement dans l’art.

« Il y a la nature qui est la chose que dieu fait immédiatement et il y a l’art qui est la chose que dieu fait à travers le cerveau de l’homme. »

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