"Ispahan", de Guillaume Apollinaire

Un jour, un poème

20-03-2023 • 2 minutes

Manon lit le poème d'Apollinaire, "Ispahan"


"Pour tes roses

J'aurais fait

Un voyage plus long encore


Ton soleil n'est pas celui

Qui luit

Partout ailleurs

Et tes musiques qui s'accordent avec l'aube

Sont désormais pour moi

La mesure de l'art

D'après leur souvenir

Je jugerai

Mes vers les arts

Plastiques et toi-même

Visage adoré


Ispahan aux musiques du matin

Réveille l'odeur des roses de ses jardins


J'ai parfumé mon âme

A la rose

Pour ma vie entière


Ispahan grise et aux faïences bleues

Comme si l'on t'avait

Faite avec

Des morceaux de ciel et de terre

En laissant au milieu

Un grand trou de lumière

Cette

Place carrée Meïdan

Schah trop

Grande pour le trop petit nombre

De petits ânes trottinant

Et qui savent si joliment

Braire en regardant

La barbe rougie au henné

Du Soleil qui ressemble

A ces jeunes marchands barbus

Abrités sous leur ombrelle blanche


Je suis ici le frère des peupliers


Reconnaissez beaux peupliers aux fils d'Europe

Ô mes frères tremblants qui priez en Asie


Un passant arqué comme une corne d'antilope

Phonographe

Patarafes

La petite échoppe"


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