#43 Henri Seydoux - Parrot - du Palace au sommet du marché de la tech sans jamais avoir fait d’études.

Génération Do It Yourself

15-08-2018 • 1 h 10 minutes

“J'étais un bon geek mais un mauvais père, j’ai foutu toute mon énergie à bosser..."


J’ai eu la chance de rencontrer le président et fondateur de Parrot, ce fleuron de la tech française que vous connaissez pour ses drones, casques sans fils et autres appareils bluetooth pour les voitures. Henri Seydoux (oui, le papa de Léa), me raconte avec de l’humour et parfois beaucoup d’émotion, ses débuts en tant que journaliste, les rencontres qui ont changé le cours de sa carrière ainsi que ses regrets et ses projets futurs.


“ Je voulais être journaliste, une sorte de rêve d’enfance...mais malheureusement j'étais assez dyslexique et un peu autiste dans le fond.”


À 57 ans, le moins que l'on puisse dire d’Henri Seydoux, au delà du fait qu’il soit un brillant autodidacte, c’est que c’est un pur génie de la tech.


Au début des années 80, LA boite de nuit de Paris s’appelle “le Palace”. Henri y passe ses soirées et côtoie les pionniers de l’avant-garde tels que Karl Lagerfeld ou encore Mick Jagger. C’est aussi là-bas qu’il rencontre Jean-François Bizot, qui lui propose de l’embaucher en tant que journaliste à “Actuel”.

Il ne lui faudra pas plus de six mois comme journaliste pour se rendre compte qu’il s’était trompé de voie :


“J’ai vécu mon rêve pendant 6 mois et j’ai bien compris qu’il fallait que je fasse autre chose...j’étais malheureux parce que je n’étais pas doué”


Une rencontre lui changera la vie. Celle avec Roland Moreno, qui était en train d’inventer la carte à puce et qui lui parle d’Apple.


“Je m'achète un Apple 2, en 6 semaines je connaissais les bases de la programmation.”


En enchaînant les petits boulots pour des boîtes de service, il rencontre François Mizzi, prof à l’école des Mines, qui monte sa startup. On est alors en 1983, l’idée est de fabriquer des ordinateurs de poche pour les démocratiser dans l’éducation. Henri se retrouve embarqué dans ce projet qui profite d’un fonds de 6 millions de dollars accordés par ELF.


“Ils sortaient tous de grandes écoles, mais le seul qui codait vite et bien c’était moi : je suis devenu le “lead dev”. ”


La boîte épuise ses fonds assez rapidement et ne peut plus continuer ses activités.

C’est alors qu’avec Jamal Berber, qui était son directeur technique, ils décident de s’associer et lancent leur propre projet BBS : une boîte orientée objets, fenêtres, icônes pour ordinateurs portables. Une sorte d’android dans les années 80, qu’ils emmènent à la Silicon Valley pour le proposer à Apple, qui leur fait une proposition de contrat.


Mais les deux associés ne s’entendent pas, Henri lâche ses parts, Jamal continue tout seul.


“C’est difficile de mettre son intelligence au service de quelqu’un...c’est plus facile de développer son imaginaire et que les gens puissent le reconnaître et l'apprécier tel qu’il est.”


Henri enchaîne ensuite avec sa deuxième entreprise, “SoftSeydoux”, qu’il lance à son propre compte puis il s’associe avec son ami architecte et dessinateur de bandes dessinées pour créer “BSCA”. Une boîte de “computers graphiques” qui fait de la 3D pour la pub et pour la télévision. De 1985 jusqu’à 1990 il y apprend tout, de la gestion à l’organisation en passant par le recrutement ou la commercialisation.


Un drame familial vient le mettre KO. Il vit assez mal le suicide de sa mère et cède ses parts à son associé Pierre Buffin qui deviendra ensuite le leader des effets spéciaux dans le monde avec son entreprise Buf.


“Si on veut monter une startup il faut bien se dire qu’on va s’y coller pendant 5 à 10 ans, sinon ce n’est pas la peine”


Une fois remis de son coup de blues, il s’associe à un ami dessinateur freelance pour monter une boîte dans la mode. Il y travaille un peu moins de 2 ans en tant que business developper.

-> Cet ami, c’est un certain Christian Louboutin (!) qui connaît au bout de 5 ans une montée en puissance et qui fait aujourd’hui partie des marques références en matière de chaussures de luxe à travers le monde.


“J’ai toujours aimé inventer des bidules grâce au soft”


Ne pouvant rester loin de son terrain de prédilection, Henri revient à la tech en créant Parrot en 1994. Il s'intéresse à la reconnaissance vocale et demande de l’aide auprès de ses vieux contacts pour développer, dans sa cuisine, un prototype logiciel. Il envoie ce dernier au fonds d'investissement Sofinnova par la poste. 15 jours après ils lui répondent, prêts à investir 5 millions de francs.

Avec son associé Jean-Pierre Talvar, ancien directeur d’Alcatel, Henri lance toutes sortes de produits tels que les agenda pour aveugles, les téléphones mains libres pour voitures, les drones, les jeux vidéos.


“Tout est question de finition et de sens du détail.”


La crise de 2001 vient leur donner un coup de pouce. Ils lancent en B to B leurs systèmes bluetooth quand tout le monde a fermé ses centres de R&D et se retrouvent leaders sur le marché.


En 4 ans à peine, l’entreprise Parrot monte de 10 à 200 millions de CA.


“Tu peux faire des ventes de centaines de milliers de dollars, ça veut pas dire que ça va durer...si tu fais pas de nouveaux produits tu risques de disparaître.”


Aujourd'hui encore, et après avoir réussi à s’imposer en tant que leader des produits électroniques pour smartphones, Parrot se bat pour garder sa place et pour sa survie, en ne cessant d’innover et de repenser la technologie.


C’est d’ailleurs pour ça que Henri vient tout juste de lancer son dernier produit :

Anafi, un drone revisité d’une façon plus ciblée. Encore plus petit et plus fonctionnel, en abandonnant tous les autres produits lancés depuis 10 ans


Henri Seydoux s’est engagé dans une course contre la montre :

“J’ai une idée précise sur la direction que je veux donner à ma boîte et je me donne 2 ans pour y arriver.”


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Vous pouvez suivre Henri sur sont LinkedIn (pas très actif!).

Ou bien sur le site Parrot


“Il faut suivre ses propres opinions, développer son imaginaire, aller de l’avant. La seule façon de le faire c’est de le faire bien.”



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