Dans la famille Seydoux, Après Henri, je demande Tigrane!
Même s'ils sont cousins éloignés dans cette grande famille d’entrepreneurs, ils ne se sont jamais rencontrés (!).
Sous ses faux airs d’ado, Tigrane a réussi à implanter un bout de l’Italie et de sa Dolce Vita à Paris, et bientôt ailleurs en France (attention - SCOOP dans cet épisode, Tigrane nous dévoile la ville d’ouverture du premier restaurant en région!)
A 33 ans, Tigrane Seydoux est le co-fondateur du groupe Big Mamma et de ses 7 restaurants italiens ouverts à Paris et bientôt à Lille (OOPS).
Deux événements tragiques ont influencés le parcours de Tigrane. Dans la première partie de cet épisode, il me raconte ses débuts, l’environnement dans lequel il grandit, son parcours scolaire et surtout ces coups durs qui ont fait de lui l’être rempli d’humanité et le patron extrêmement empathique qu’il est aujourd’hui.
“Ma maman est partie à un mois du concours de prépa, mais j’ai eu un tel encadrement et un tel soutien que j’ai finalement réussi.”
Après avoir été scolarisé dans l’un des plus prestigieux établissements scolaires de France, le lycée Henri 4, Tigrane fait 2 ans de prépas à Ginette (Versailles) pour s’engager ensuite à HEC. Il part ensuite faire ses stages à Hong Kong chez L'oréal puis à Londres dans la finance où il se rend compte que ce n’est pas ce qu’il veut faire de sa vie.
“Il faut apprendre à se connaître, évaluer ce en quoi on est bons et le faire quitte à 100 fois moins bien gagner sa vie. On peut tout sacrifier, sauf son bonheur et son épanouissement.”
A 22 ans et pendant sa dernière année d’études, Tigrane fait face à un 2eme coup dur, le suicide de son frère à cause d’un travail qui le rendait malheureux. C’est pour cette raison qu’il décide mener ses choix et sa vie en fonction de ces deux axes :
“Big Mamma compte aujourd’hui 650 salariés. Ma responsabilité c’est leur offrir tout ce que mon frère n’a pas eu.”
Pour se remettre de ce choc, Tigrane décide d’entreprendre un tour du monde avec son meilleur ami. Il parcourt 18 pays pendant 9 mois et revient avec la ferme intention de trouver un job dans l'hôtellerie de luxe.
Ses 4 mois de recherches tombent en pleine période de crise, il ne trouve pas ce qu’il cherche. Coup de chance, il a l’opportunité de rencontrer Guillaume Fonquernie qui était alors le directeur des affaires et directeur financier de Stéphane Courbit et qui lui propose un poste à Londres.
“je suis pas du tout un geek et j’avais jamais joué de ma vie à un jeu sur portable et encore moins en ligne, ça ne me parle pas du tout mais je ne sais trop pour quelle raison j’accepte.”
Au bout de 3 mois, il recontacte Guillaume pour lui demander de le faire revenir. Ce dernier lui propose de devenir son bras droit dans LOV Groupe. Il y passe 3 ans à travailler dans des secteurs tels que la production tv, les jeux en ligne ou encore l'hôtellerie et la restauration. Il voit des sociétés se former et se dissoudre, des fails, des acquisitions, des opérations en tout genre. Il s’éclate.
“Quand tu côtoies à longueur de journée un entrepreneur qui innove et lance constamment de nouveaux trucs, ça commence à te piquer et ça fini par te rattraper.”
C’est là qu’il rencontre Victor Lugger, une vieille connaissance d’HEC qu’il croise chez Stéphane Courbit, avec le même parcours que le sien et surtout beaucoup de points en commun.
Ayant décidé de s’associer autour d’un projet, les deux se mettent d’accord, en sortant du resto un beau soir et après quelques bières ils vont quitter leurs jobs respectifs, le lendemain au même moment, à la même heure.
“ à un moment il faut se jeter dans le bain, et si tu le fais en te laissant un moyen de revenir en arrière, soit sûr que tu reviendras en arrière.”
C’est le début de l’aventure Big Mamma, et à ce moment là, ça ne se passe pas du tout en Italie, mais en Bretagne dans une petite crêperie modeste où ils font la plonge pendant un mois et se forment au métier de crêpier.
“ on s’est d’abord formés au métier de crêpiers à Brest”
Une fois rentrés avec leurs diplômes de maîtres crêpiers en poche, ils commencent à rencontrer des investisseurs et des fournisseurs pour finir par se rendre compte au bout de quelques mois que ce qui les faisait rêver se trouvait plutôt de l’autre côté de la France, au sud-est, en Italie.
Quelques voyages à la recherche des meilleurs produits, quelques rencontres avec les restaurateurs et les producteurs locaux, bref, 2 ans et demi et beaucoup d’implication plus tard, le premier restaurant du groupe, nommé East Mamma ouvre ses portes à Bastille.
“on a ouvert les portes de Big Mamma et le 2eme jour on avait une file d’attente de 200 personnes devant la porte”
Big Mamma Group a aujourd’hui 5 ans, compte 650 employés “tous épanouis” et s’est même vu attribué le label Bicorp. Chacun de ses 7 restaurants raconte une histoire et a été ouvert à la suite d’un coup de coeur. Chaque table se remplit 4 à 5 fois soit plus de 5000 clients pars jours.
“J’ouvre chaque nouveau resto comme si c'était le premier. Le jour où je ne serai plus capable de le faire, j’arrête tout et je retourne à Monaco”
Tigrane nous raconte la passion qui alimente toute cette machine, son modèle, son organisation ses décisions stratégiques et ses futurs ambitions.
Au delà de l’entrepreneur, je découvre au cours de cet échange, un jeune homme sincère, touchant et plein d’ambition, un vrai passionné qui te donne envie de te lancer dans l’aventure rien qu’en racontant la sienne. Une rencontre merveilleuse.